Intentions
Niska a à cœur de porter vers les publics des enjeux contemporains, dans un monde en profonde mutation.
Niska est la structure créée par l’artiste belge Hélène Collin pour porter des créations personnelles,
qu’elles soient théâtrales, cinématographiques ou autres.
Niska est le mot qui représente l’oie sauvage du Canada dans la langue Atikamekw. Ce sont des grands-mères de la Nation Atikamekw qui m’ont attribué cette relation en me disant que je reviendrai toujours les revoir comme les Niska le font au printemps. La figure de Niska, l’oie migratrice, accompagne mon travail comme un emblème de ce mouvement relié à la terre et au vivant.
« Le nomade, c’est aussi celui qui quitte l’autoroute de l’histoire, ainsi que les cités pathogènes qui la jalonnent, et qui s’enfonce dans un paysage où il n’y a parfois pas de chemins, plus de sentiers, tout au plus des tracés. Il faut qu’il s’invente une géographie et, plus fondamentalement, cette densification de la géographie que j’ai appelée « géo-poétique ». »
Extrait du prologue de l’essai « L’Esprit Nomade » de Kenneth White

Je crois que nous manquons d’un dialogue fondamental. Ce dialogue est celui qui n’est pas arrivé lors de la grande vague coloniale. Ce dialogue est celui qui peut exister quand nous sortons de la domination. Ce dialogue est devenu pour moi nécessaire afin de repenser notre relation à la terre et notre manière d’habiter le monde. C’est ce dialogue que je cherche à restaurer quelque part, que ce soit par le cinéma, le théâtre, ou à travers d’autres formes de projets.
Avec Niska, je cherche à construire des œuvres à la hauteur des enjeux auquel notre humanité fait face aujourd’hui. Mon élan est d’établir des ponts et des porosités avec les cultures autochtones sur la planète. Car je crois que c’est par un dialogue restauré avec les autres rapports au monde portés depuis des millénaires et encore vivants aujourd’hui, que nous pourrons enfin envisager un avenir commun habitable. Mon travail artistique au sein de Niska entend y contribuer.
Plusieurs projets témoignent déjà de cet engagement, notamment avec les Premières Nations du Québec-Canada, à travers un premier long-métrage documentaire intitulé « We Are Not Legends », un spectacle seule en scène « Appellation Sauvage Contrôlée », qui a reçu le Prix Maeterlinck de la Critique dans la catégorie « Découverte » mais aussi des projets « contours » comme un projet d’échange interculturel réunissant des jeunes belges et Atikamekw, le projet Matcan, qui a reçu le Prix d’Excellence pour la Culture dans les cadre des échanges Belgique-Québec.
Plus fondamentalement, des projets de recherches au long cours sont menés par Niska autour des enjeux décoloniaux, de l’égalité des intelligences culturelles, de la communication inter-espèces ou encore l’axe de l’enjeu ontologique, soit notre rapport à la terre et au vivant.
L’artiste Hélène Collin prend également part à des projets ou des recherches initié.e.s par d’autres, notamment via sa collaboration aux recherches scientifiques menées par le Giga Consciousness et le CHU de Liège sur les effets de la TCAI (transe cognitive auto-induite) sur le cerveau. La transe cognitive étant une pratique héritée de la transe chamanique mongole. Ou encore via sa participation au laboratoire de recherche théâtrale « Visions » basé sur des rencontres autour des rituels sacrés des peuples du Rameau Lobi, au Burkina Faso. Hélène Collin prend part depuis 2022 à une réflexion menée par le collectif « Exil.s et Création.s » autour, entres autres, des notions d’extractivisme culturel.
« Il nous reste 30 ans, peut-être moins, pour raconter d’autres histoires sur la manière de vivre et de mourir sur cette terre. »
Donna Haraway dans "Storytelling for Earthly Survival"
