
Hélène Collin
Actrice
Réalisatrice
Autrice
Metteure en scène
"Il existe un autre monde, mais il est dans celui-ci"
Paul Éluard
"Mue depuis toujours par le désir de cesser de faire violence à la terre, Hélène veut saisir les pensées racines qui ont conduit et maintiennent encore l‘Occident dans un rapport mortifère au vivant. Avec son travail, elle souhaite partager ces histoires pour se souvenir d’où on vient et inventer d’autres récits nourris d’un autre rapport au temps, à la mort, au féminin, à la terre."
Frédérique Muller
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Formée comme actrice-interprète au Conservatoire de Liège (ESACT), j’ai été sollicitée très tôt sur ce que j’avais besoin de dire aujourd’hui. Très vite aussi, j’ai été amenée à considérer une dimension sacrée dans l’art de la représentation. Je me suis intéressée à la dimension invisible au théâtre. A la sortie de mes études, j’ai eu le privilège de travailler avec l’acteur japonais Yoshi Oïda ; cette rencontre a modifié ma relation au théâtre. Il y a une dimension que je pourrais qualifier d’« animiste » dans mon travail. Ma rencontre avec les Premières Nations du Québec, avec les peuples Lobis du Burkina Faso ou encore mon initiation à la transe cognitive auto-induite par Corine Sombrun, sont des expériences qui ont considérablement contribué à façonner ma pratique artistique.
Ma rencontre avec l’artiste Atikamekw Jacques Newashish, quand j’avais 26 ans, a marqué la trajectoire de ma vie.
Cette rencontre amicale et artistique a été au cœur de mon parcours des dix années qui ont suivi. A 30 ans, j’ai vécu dans les territoires autochtones ; cela a été pour moi une expérience fondamentale de déplacement. J’ai vécu à Wemotaci, une des trois communautés de la Nation Atikamekw et j’y ai réalisé mon premier film documentaire « We Are Not Legends ».
Auprès des peuples autochtones, j’ai été à l’école d’une autre politique de la parole. L’oralité étant au cœur de mon travail d’actrice ; cette relation m’a fascinée. Amoureuse des formes du réel et de l’oralité, j’aime écouter les gens.
Les histoires que l’on raconte sont fondamentales. Elles forment le monde, en sont la matière même.
J’aime les objets théâtraux ou cinématographiques non identifiés ; ce qui est hors-norme, hors-cadre ; ce qui crée son propre langage adapte à ce qu’il y a à transmettre.
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Comme disait le poète Büchner,
« Quelque chose nous fait défaut. Je ne sais pas ce que c’est mais une chose est sûre on ne se l’arrachera pas l’un l’autre des entrailles. Allez, nous sommes de piètres alchimistes ! ».
Je crois que j’explore une forme d’ontologie par l’art. Je me demande comment habiter le monde. Par le cinéma, que ce soit en tant qu’actrice ou en tant que réalisatrice, par le théâtre ou par toute autre forme artistique ; je cherche à rendre compte de ce qui fait l’humain en nous.


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